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The darker the night, the brigter the stars.
29 novembre 2015

XCI. (Re)Découverte.

watchmaker_house_by_arsenixc-d9dv2ge

Défi; faire l'expérience d'une découverte, que ce soit celle d'un individu, d'un objet ou de quoi que ce soit. Exprimer le ressenti du/des personnage(s) face à celle-ci. (Écho au texte LXXX).

Sleipnir se réveilla avec l'impression que sa tête allait exploser. Il se frotta l'arrière du crâne, décoiffant ainsi sa chevelure léonine. Le jeune homme n'avait aucune idée d'où il était: il se ne rappelait même plus ce qui s'était passé. Ce ne fut qu'après quelques longues minutes qu'il se remémora le fil des évènements. Le voyage. Les turbulences dans le trou de ver. L'explosion du Terenui. Qu'était-il advenu des autres explorateurs ? Étaient-ils seulement en vie ? Où se trouvait-il ? L'hacker observa son environnement, passablement inquiet. En réalité, il ne savait même pas si le vaisseau les avaient menés à la bonne période, au bon endroit. Tout demeurait flou. Se décidant à se lever, il préférait rester sur ses gardes, prêt à se dissimuler à chaque instant. Le moindre geste, la moindre parole pourrait altérer son futur, leur futur. L'effet papillon n'était pas à prendre à la légère, on les avaient suffisamment prévenus sur Heiata; il fallait être aussi invisible qu'une ombre. Ce fut au moment où il se releva que Sleipnir constata qu'il avait atterri sur ce qui semblait être une parcelle de terrain. De sublimes fleurs poussaient le plus naturellement du monde, entourées d'une herbe aussi verte que les dessins qu'il avait eut l'occasion d'observer étant enfant. Sur Heiata, il n'y avait plus rien qui puisse fleurir, s'exprimer, grandir naturellement. Tout, ou presque, s'était électronisé, modernisé si bien que le jeune homme s'émerveillait sur les quelques roses dont la couleur lui paraissait presque irréelle tant elle se révélait superbe. Il respira un grand coup; même l'air lui apparaissait comme inconnu. Il devait très certainement se trouver dans un petit village, éloigné un tant soit peu de la civilisation pour pouvoir inhaler de l'oxygène aussi pur. Bien qu'il avait compulsé des centaines de livres, d'encyclopédies, bien qu'il avait consulté des centaines de sites, d'informations, tout semblait si étrange. Il découvrait sa planète sous un nouvel aspect. Désormais, il n'était plus caché derrière un écran ou des pages, il était là, vraiment là. C'était une sensation étrange d'apprendre à connaître quelque chose que l'on s'était figuré pendant longtemps. Il s'était arrêté l'espace de quelques instants pour simplement profiter de ce moment d'accalmie, ignorant l'appel de la raison. Le ciel, les nuages, les arbres, l'herbe, la douceur du vent. Il s'immerga dans ces sensations nouvelles, reprenant peu à peu conscience de la gravité de la situation. Sleipnir fut attentif à ne pas écraser les fleurs, se rapprochant de la maison qu'il voyait non loin. Il resta prudent mais après quelques minutes, il arriva à la conclusion que personne ne s'y trouvait; il poussa la petite porte verte et s'arrêta sur le seuil. Le bâtiment dépassait les frontières de son imagination et jamais il n'aurait cru qu'une construction pareille puisse exister vraiment. Certes, le jeune homme était particulièrement instruit et avait déjà vu des structures incroyables comme Notre-Dame de Paris, la grande muraille de Chine, le Christ rédempteur. Or, aucune de celles-ci n'avaient prit vie sous ses yeux. La maisonnée était, en réalité, tout ce qu'il y avait de plus banal à l'exception près qu'elle ne possédait aucun signe d'une existence quelconque; elle se trouvait divisée en deux parties distinctes, le côté gauche était empli d'horloges, de pendules tandis que l'autre demeurait assiégé par les plantes. En levant la tête, Sleipnir s'aperçut de l'existence d'une troisième partie; le plafond, lui, croulait sous les lustres et autres lampadaires. L'immense pièce demeurait irradiée de lumière via de grandes fenêtres se trouvant tant sur le mur qu'au-dessus de lui. Il dévala les quelques marches et fit craquer le parquet sous ses pieds; ce léger bruit le surprit puis le fit sourire. L'hacker ne pouvait pas deviner si le lieu était en effet inhabité, tout paraissait l'indiquer, tout excepté ces plantes. Rayonnantes, les feuilles et les quelques fleurs étaient gorgées de vie. S'allongeant à même le sol, Sleipnir prit le temps de songer quelques minutes. Le lieu apaisant lui permettait de mettre ses pensées en ordre, le tic-tac des innombrables horloges le calmant d'une manière inattendue. Ce bruit qui ne cessait à aucun moment avait quelque chose qui lui permettait de se concentrer. Il ne put s'empêcher de soupirer. Certes, il était plus qu'heureux d'être ici, entouré d'une vie qu'il avait imaginée pendant des années. Tout semblait à la fois si différent et si semblable. Il commença à se demander, malgré lui, ce que son père en aurait pensé. Puis il se remémora qu'il n'était pas venu seul. Le problème étant qu'il ne savait pas par où commencer, où se rendre, où étaient ses collègues. Cette situation, pourtant déjà envisagée par des ingénieurs, lui paraissait inimaginable, comme une construction de son esprit. Sleipnir se pinça le bras, cherchant par là même à savoir s'il était réellement éveillé. Il l'était. Après une longue réflexion, il s'aperçut que le soleil déclinait; il n'avait pas le choix, il allait passer la nuit ici. Le jeune homme verrouilla la porte, posant devant une chaise et quelques objets assez lourds pour empêcher l'ouverture du passage. Il décida de se rallonger juste en-dessous de l'immense fenêtre qui se trouvait au plafond. Bientôt, il put apercevoir la lune et les étoiles, oubliant par là quelque peu son malheur. Il se sentait bien ici, même si cette époque n'était pas la sienne. Il devrait retourner à ses responsabilités, à son travail, à sa mission et ce moment sous le firmament étoilé l'apaisait jusqu'à ce qu'il tombe dans le royaume des songes.

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